BELLE ÉPOQUE ET DÉSILLUSIONS

BELLE ÉPOQUE ET DÉSILLUSIONS

ABBEVILLE 80

Musique de chambre.
Marie-Luce Gillet, violon. Guillaume Potiron, flûte. Anne-Lise Gillet, piano.

Longtemps absente des dictionnaires musicaux, la compositrice Mel Bonis (1858 – 1937) connaît aujourd’hui une belle ferveur. De style post-romantique aux accents impressionnistes et parfois orientalistes, la musique de Mel Bonis se caractérise par une force d’inspiration que nourrit une âme ardente et quelque peu mystique. La Suite en trio op. 59 jouée lors de ce concert comprend une Sérénade, lyrique, une Pastorale, pleine de subtilités harmoniques et flatteuse pour le flûtiste et un Scherzo, très allant. La conclusion brille de mille feux romantiques.
Écrite par Claude Debussy en février-mars 1917, quelques mois avant qu’il ne décède, la Sonate pour violon et piano est digne des merveilleuses réussites de Mozart ou du Brahms de la Sonate en sol. Le grand philosophe Vladimir Jankélévitch, un remarquable connaisseur de l’oeuvre de Debussy, écrit : « La 3ème Sonate de Claude Debussy brûle d’un feu intérieur qui l’embrase ; à travers ces courtes pages inspirées, haletantes, incandescentes et si impérieusement géniales, ne devine-t-on pas l’ange de la mort qui bouscule les notes et précipite les traits dans une sorte de hâte fébrile et passionnée ? Car le temps presse… ».

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Après des études à Paris auprès de Raoul Pugno et Jules Massenet, Henri Woollett rentre au Havre, sa ville natale, où il enseigne le piano et a pour élèves André Caplet, Arthur Honegger (tous deux natifs du Havre) et Raymond Loucheur. Directeur de la Société Philharmonique, il est dans sa ville un infatigable promoteur de la musique. Il est connu pour ses mélodies, ses pièces pour le piano et ses oeuvres de musique de chambre.
Reynaldo Hahn connut une carrière de compositeur fulgurante. Marcel Proust, avec lequel il entretint des liens amicaux jusqu’à la mort de l’écrivain, écrit en 1903 : « cet ‘instrument de musique’ qui s’appelle Reynaldo Hahn étreint tous les coeurs, mouille tous les yeux dans le frisson d’admiration qu’il propage au loin et qui nous fait trembler, nous courbe tous l’un après l’autre, dans une silencieuse et solennelle ondulation des blés sous le vent ». La Sonate pour piano et violon fut inspirée au compositeur par les allées et venues qu’il faisait en automobile entre Paris, Nice, Cannes et Toulon.
Composée en 1942–1943 à la mémoire du grand poète espagnol, Federico Garcia Lorca, assassiné le 19 août 1936 par les milices franquistes, la Sonate pour violon et piano de Francis Poulenc fut créée par la grande violoniste Ginette Neveu. À propos de sa Sonate, Poulenc écrit : « Ce n’est pas mal, je crois, et en tout cas fort différent de la sempiternelle ligne de violon-mélodie des sonates françaises du XIXème siècle. Comme celles de Brahms sont belles ! Je les connaissais mal. On ne peut obtenir un bon équilibre sonore entre les deux instruments si opposés que si on les traite équitablement, à part égale ».

17h, Chapelle du Carmel, 34/36 rue des Capucins.
Infos : 03 22 24 41 28

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