L'Histoire Bellon...

L’Histoire Bellon… 🗓 🗺

BERCK SUR MER 62

La Collection Bellon – Racines régionales.
Après les Journées du Patrimoine qui auront été une dernière occasion de profiter de l’exposition de Raphaëlle Pia, le Musée d’Opale-Sud et le CINOS ont accueilli les 2 & 3 octobre, les 30es Rencontres de l’Association Française d’Archéologie du Verre qui avait pour vocation la promotion et l’étude du verre ancien (de l’Antiquité à l’époque Moderne).
Ces conférences-projections proposaient un point annuel de l’actualité de la recherche dans ce domaine et ont été accompagnées d’une exposition au cinos.
C’est pourquoi, jusqu’à la fin de l’année, le Musée évoquera ce qui fut, à la fin du XIXe siècle, “la plus importante collection d’antiquités de France” et ce, sous l’angle de sa composante régionale.

berck verres gallo-romain de la collection Bellonberck perle gallo-romaine

*Verres gallo-romains de la collection Bellon.

*Perle gallo-romaine en forme de Dauphin, trouvée à Boulogne-sur-Mer

Si un espace permanent est consacré, au Louvre, à la collection Bellon, celle-ci n’a guère été célébrée dans la région dont elle fut un fleuron internationalement reconnu.

Gabriel Bellon et son fils Paul n’y sont généralement évoqués que pour leurs liens avec Camille Corot. Les centaines d’objets issus des sites du Nord – Pas-de-Calais et de Picardie, en partie détruits en 1914/1915, sortent de l’oubli pour tourner l’une des premières pages de l’archéologie régionale.

Musée d’Opale Sud > jusqu’au 15 février 2016.
60 Rue de l’Impératrice.
Infos : 03 21 84 07 80

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Dans les années 1870, Louis-Gabriel Bellon (1819 – 1899) investit les bénéfices tirés du lucratif commerce de draps et d’habillement, qu’il exerce à contre-coeur à Rouen, auprès de son beau-frère, dans la constitution de ce qui devient la plus importante collection d’antiques de France à la fin du XIXe siècle.
Son fils Paul (1844 – 1928) réaménage la propriété familiale, à Saint-Nicolas-les-Arras en un véritable musée privé.
Si à l’instar de ses pairs, Bellon privilégie le monde méditerranéen et développe un ensemble remarquable de vases grecs et de statuettes de Tanagra, il n’en néglige pas pour autant les sites français et, plus particulièrement, ceux d’Artois et de Picardie.
Les acquisitions réalisées ces dernières années par le musée d’Opale-Sud, avec le concours du Fonds Régional d’Acquisition des Musées (FRAM – État-Région), forment l’ossature d’une exposition plus particulièrement consacrée à ces “Racines régionales”.
racines regionales

Plus de 500 vases, des sculptures, de la vaisselle de métal, des bijoux, des monnaies et un nombre considérable de verres antiques (près de 2000 au moins) venant de Méditerranée orientale peuplaient les étagères du musée Bellon à la veille de la grande guerre.
berck etagere du musee bellon

Outre trois salles du second étage où l’on trouve également des peintures de l’ami Corot et de ses élèves, une galerie de 12, 75 m de long pour 5, 70 m de large, est entièrement consacrée aux antiquités. Le cliché ci-dessus, où l’on voit une (petite) partie de la collection régionale, donne une idée de la densité de la présentation ravagée par les bombardements allemands.

Les malheurs de la guerre
berck guerreEn octobre 1914 et au début de l’année 1915, la propriété Bellon où loge l’état-major d’un régiment de zouaves est sous les bombes allemandes.
Seule une partie de la collection pourra être sauvée tandis que des milliers d’objets sont irrémédiablement détruits, ainsi qu’une partie de la documentation relative à leur origine. C’est aussi tout un pan de la mémoire archéologique du nord de la France qui s’efface.

Les restes d’un inventaire
berck inventaireUne partie de la documentation établie par Paul Bellon, excellent dessinateur et photographe, nous est parvenue. Elle fournit des renseignements sur la manière dont la collection fut constituée, avec parfois des aspects assez pittoresques («à Corent nous avons fait battre le tambour pour demander aux habitants d’apporter leurs trouvailles»). Des annotations signalent les achats faits par l’intermédiaire de correspondants sur place ou chez les marchands parisiens et autres grands collectionneurs de la fin du XIXe siècle, les interventions dans les ventes aux enchères. Surtout, ils rendent possible l’identification d’un nombre conséquent d’objets trouvés en Artois et Picardie.

Amiens et Boulogne, l’eldorado des antiquaires
berck verres boulogneÀ Boulogne (Gesoriacum) et Amiens (Samarobriva), les découvertes générées par la croissance urbaine prennent une ampleur considérable. Musées et érudits des sociétés savantes ont peine à accéder au gâteau dont les entrepreneurs de fouilles, comme Lelorrain, se taillent la part du lion.
C’est ici que la collection Bellon réunit ses plus forts contingents : au moins 97 céramiques et 90 verres identifiés pour la nécropole du Vieil-Âtre (actuel emplacement du stade de la Libération et du cimetière de l’Est de Boulogne-sur-Mer) et au moins 123 céramiques et 117 verres issus des sépultures des quartiers Saint-Louis (actuelle rue Delpech) et Saint-Roch à Amiens.

berck archeoBellon archéologue
De 1875 à 1879, Louis-Gabriel Bellon et Auguste Terninck mettent au jour à Saint-Nicolas-les-Arras quatre “grandes tombes” publiées dans l’Artois Souterrain (tome II), dont l’une, imparfaitement explorée par le terrassier (qui “ne croyait pas faire d’argent avec les tessons” !), est “fouillée à nouveau en 1880 en octobre” par Bellon.
Terninck précise (p.232): “Monsieur Bellon, négociant à Rouen et propriétaire à Saint-Nicolas, s’est associé avec moi pour ces explorations et en a partagé les découvertes“. Ces tombes aristocratiques livrent un riche mobilier, avec de la vaisselle métallique importée d’Italie comme l’oenochoe (cruche pour le service du vin) ci-contre.
Bellon fait des relevés très précis qui permettront aux archéologues arrageois et à M.Redouane de proposer une restitution des sépultures.
Il fouille également deux nécropoles mérovingiennes à proximité de sa propriété.

berck corotPaul Bellon, un élève de Corot à la mer
La propriété de la famille Bellon est célèbre pour avoir fréquemment accueilli Corot et les peintres arrageois de son entourage.
Ami de Louis-Gabriel Bellon, il encourage le talent de Paul qui organise, à Saint-Nicolas-les-Arras, la célébration conviviale des 50 ans de peinture du maître en 1872.
Lorsque Paul arrive à Berck, peut-être pour y faire soigner son épouse, aux alentours de 1895, il est également un photographe expérimenté que les développements de l’utilisation du cerf-volant ne laissent pas indifférent. Comme Francis Tattegrain, il utilise ses propres clichés pour “repiquer” des personnages qu’il retravaille au trait et s’inspire des sujets de plage emblématiques de l’école de Berck.

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